• Pendant que votre petit Monde tourne lentement, au rythme des commémorations pléthoriques et ridicules d'une révolte qui fut sexuelle (ou n'a pas été), le mien est en pleine Révolution. Ça gronde sous vos pieds, vous ne sentez pas une petite odeur de soufre ?

    Cela a commencé chez le fameux bouquiniste que je fréquente assidûment, quand j'ai eu en mains le dernier écrit de Daniel Cohn-Bendit ; je lisais la quatrième de couverture et, tout à coup, une odeur de brûlé. Je me retourne, terrifié à l'idée que le réchaud à pétrole qui sert de chauffage au vieil homme se soit finalement renversé sur la pile instable de comics érotiques placée - judicieusement - près de l'entrée de l'échoppe ; mais à ma grande horreur il m'apparut que c'était de mes mains que venait la fumée ; de mes mains, et du bouquin qui se tordait en se consumant dans mes doigts... Sans réfléchir, je me précipitai à l'extérieur et noyai le brûlot (au sens littéral du terme, surtout pas au sens figuré) dans le premier caniveau venu ; puis je considérai, perplexe, mes paumes rougies et mes doigts couverts de cloques douloureuses. Comment était-ce possible ? Pris d'un soupçon, je touchai prudemment une vieille affiche, sur une palissade de bois, et m'écartai d'un bond : mais il ne se passa rien.

    De retour chez moi, tout en hydratant mes mains brûlées je réfléchis à l'incident : jamais auparavant je n'avais mis le feu à quoi que ce fût - en tout cas pas avec mes seules mains nues. Ceci dit, je réalisai que mon anniversaire approchait ; peut-être un cadeau démoniaque de mon Maître ? Qui sait... A la réflexion, c'est bien le plus probable : c'est tout à fait son style. Mais je ne lui poserai pas directement la question ; il est assez facétieux pour ne pas répondre. A présent se pose un nouveau problème : comment maîtriser ce nouveau pouvoir ?

    - A suivre -

    Signé : Cousin Gat'.

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