• Il me vint à l'esprit que, peut-être, c'étaient mes émotions qui contrôlaient l'apparition des flammes ; après tout, c'était mon dépit à la lecture du bouquin de l'ex-révolutionnaire qui avait provoqué son impitoyable destruction... Je me livrai donc à quelques expériences, touchant tout ce qu'il y avait d'inflammable à ma portée : le calendrier tint bon, de même que le Figaro et ma serviette de bain. Pas de souci non plus avec le papier hygiénique - important, même s'il me restait dans le cas contraire l'élégante solution des WC japonais - ni avec le dernier bulletin de la S.M.T.V. ; en revanche les prospectus furent réduits en cendres, de même que Libération et que le contenu de la corbeille à papiers. Exit aussi les vieux rideaux du salon, que j'avais toujours trouvé détestables...

    Après quelques jours, je parvins à peu près à éviter de mettre le feu à tout ce que je n'appréciais pas ; par sécurité j'avais décidé de porter systématiquement des gants pour aller faire mes courses ou fréquenter les kiosques à journaux. Serrer des mains devenait un exercice périlleux ; ce qui peut s'avérer handicapant lorsqu'on est comme moi tenu d'assister à de multiples réunions, conférences et autres obligations mondaines... Il allait me falloir un professeur. Quelqu'un qui m'enseigne un moyen efficace de gérer mes émotions, de contrôler en toutes circonstances ma température corporelle... Je bondis sous le coup d'une inspiration soudaine, presqu'une illumination : la Fille au glaçon ! Elle qui savait si bien s'y prendre pour faire grimper la température... Et puis, avec son étrange habitude de suçoter des glaçons à longueur de journée, elle devait en connaître un rayon sur le sujet. Je résolus de la contacter d'urgence...

    - A suivre -

    Signé : Cousin Gat'.

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